De mal en pis

Apès une dure journée, à courir au conseil municipal puis à l'ambassade Limousine en Guyemme puis aux bureaux d'Horizons ... May rentra chez elle exténuée. Elle alla directement dans le salon. Pendant de longues minutes, elle se débattit avec le foyer pour enfin obtenir un feu et s'assit sur le fauteuil devant la cheminée.

Profonde inspiration. Expiration jusqu'au bout. Une larme .. une seconde .. et bientôt, voilà May qui pleurait en silence devant le feu. Dégoûtée et anéantie, voilà l'état dans lequel elle se trouvait.

"Je n'ai plus envie de sortir de chez moi .. plus envie.. J'ai un bureau ici, ma chambre, ma cuisine.. J'ai tout ce qu'il me faut .. J'enverrai mes pigeons de chez moi, je ne me déplacerai plus .. J'en ai plus la force. Ma présence physique n'est pas primordiale... Sauf peut-être à Horizons. L'ambassade, de toute manière, personne ne vient en mon bureau pour me voir donc tout peut être fait d'ici. J'irai une fois par semaine et c'est tout. Pour le conseil, ils sauront où me chercher si besoin est. Sinon, je peux tout faire d'ici."

Telles étaient ces pensées, pendant qu'elle regardait le feu crépiter, sans vraiment le "voir".

Éventuellement, May s'endormit dans le fauteuil et y passera la nuit ...

May arriva chez elle ce soir-là particulièrement heureuse, probablement qu'elle n'avait jamais été aussi heureuse depuis des semaines... des mois. Elle tenait son petit frère Léandre par la main; elle avait demandé à sa mère de l'avoir pour la nuit.

Arrivée dans le Grand Salon, après avoir mangé un bon repas en taverne, elle posa la besace que sa mère lui avait donné, contenant toutes les affaires de "Lélé", comme elle aimait à l'appeler. Elle farfouilla dedans et en sorti la calèche et les chevaux de bois construits par Robin. Elle les posa devant Léandre qui se mit instantanément à jouer avec.

Gardant un oeil sur lui, elle s'approche du foyer et s'affaira à allumer un feu: les nuits commençaient à être fraîches.

Le feu ayant prit, elle plaça une grille devant le feu. Son père avait pensé à tout lorsqu'il construisit cette maison.

Elle revint près de Léandre et le regarda jouer un moment. Puis elle prit un des chevaux en bois et se mit à jouer avec lui.

Éclats de rire, chatouillis, bagarre de chevaux... Le petit et sa soeur renouèrent après des mois de séparation et se rapprochèrent énormément. Le sentiment de protection que May avait envers ce p'tit bout d'chou grandit d'un coup cette soirée-là.

Sans le savoir, c'est ce p'tit bout d'chou qui nourrira la petite étincelle nécessaire pour que les miettes constituants jadis le coeur de May se recollent ensemble.

Léandre! T'as envi d'un p'tit chocolat?

Puis continua pour elle-même: Je pense que papa a dû en cacher dans la cuisine quelque part avant de partir d'ici...

Allez, suis moi!

La jeune brunette alla donc en cuisine, suivie de très près par son petit frère.

Comme il y a 2 mois, May arriva dans le salon et s'affala dans le fauteuil en face du feu. Le parchemin qu'elle tenait en main tomba sur le sol. On pouvait y lire:

Citation :: Expéditeur : Valeriane54 de Marmande
Date d'envoi : 2009-11-28 21:02:20

bonsoir ma fille,

ce courrier va surement te rendre très triste et je m'en excuse à l'avance. Ryan s'est une fois de plus joué de moi. La douleur est maintenant trop intense pour être supportable. D'ici quelques jours je ne serai plus. Occupes toi bien de Leandre. Si c'est une charge trop lourde pour toi, Diogo et Kheops s'en occuperont à merveille j'en suis sure.
Je t'aime ma puce et j'emporte avec moi le souvenir de la fille merveilleuse que tu fus.

ta mere qui t'aime

Et voilà, la troisième personne en 3 mois, qui meurt. Comme si les gens qui s'attachaient à elle étaient damnés à mourir. May ne voulait plus rien sentir.. Ne plus s'attacher. Voilà! Les gens finissent tous par partir, elle ne s'attacherait donc plus.

Les yeux rougis de May fixaient le feu devant elle.

"Maman......"